A la veille du jour qui marquerait la fin des combats...

Tout dans l'air montrait que quelque chose s'était passé. Une odeur de souffre et de sang planait dans l'air, et l'air était mystérieusement rouge, ajoutant un air mélancolique au paysage. Cà et là, on voyait un homme pleurer au corps d'un cadavre, panser ses plaies, ou encore réciter une courte prière pour le défunt, maintenant héros.

Plus l'on s'approchait du front, et plus l'atmosphère était tendue. On voyait certains hommes se reposer autour d'un feu, et boire du café amplement mérité pour essayer de tenir les dernières heures. On voyait aussi quelques seigneurs qui ranimaient leurs troupes, les encourageaient, leur faisant un discours motivant. Puis, on apercevait une tente plus grande que les autres. On s'approche, et l'on distingue à l'intérieur quelques seigneurs qui discutent de stratégies bien compliquées et qui assureront la victoire. On peut reconnaître les mots Peur au ventre, amnésies, pillages, etc.

Et, quand on fut assez proche du champ de bataille, il se trouvait bien un soldat pour vous expliquer que la situation était contrôlée, qu'il fallait se reposer...

Les anges étaient épuisés par un combat âpre et rude.

Chacun avait tout juste la force d'entendre un morceau de l'ordre lancé par tel ou tel ange : "Les sorciers de Valfadir remontent en force, que quelqu'un s'en occupe !" , "Un Varden a été repéré avec une grosse somme d'écus sur lui, qu'on envoie quelqu'un le surveiller !", etc. Et, la pensée que dans 24h ils pourraient se reposer et que la victoire était à bout de bras leur suffisait à amasser assez de courage pour accomplir cet ordre.

Tout se jouait maintenant. Chaque geste avait son importance. Tous les anges avaient bataillé dur pour arracher une avance assez confortable, il ne suffisait plus que tenir. Et, c'est sous cette unique pensée que le seigneur Hostilius s'endormit près du feu, une tasse à la main, profitant de deux ou trois heures de répit qui lui apporteraient force et courage pour après jeter toutes ses forces dans la bataille, et après fêter une victoire amplement méritée. [...]