Je me souviendrais toujours,
plongé dans la fureur des éléments,
déchirant la beauté de ce jour,
et apporter la nuit dans un hurlement.
Voir le ciel partagé entre douceur et fureur
une moitié bleu azuré et l'autre noir de jais.
l'eau du lac d'un vert émeraude
s'écrasant sur la berge.
le vent se lever,
une caresse, presque un baiser,
et me laisser charmer
par tant de beauté.
puis le jour s'échappa,
à grands pas,
se dérobant sous le hurlement des éléments,
sous les giffles du vent,
et du ciel ce torrent,
m'écrasant.
brume ou pluie ?
eau si compacte dans sa chute,
mur fluide dans la nuit
me noyant sur les terres.
nul endroit où fuir,
nulle feinte ou esquive,
être soi-même face à la nature,
la vérité sans parjure.
entendre les arbres prés de soi,
leur douleur dans les plaies du bois.
dans la nuit, goûter sa profondeur
et sa main glaciale s'emparer de mon coeur.
puis se laisser aller
sans penser,
car nulle course vers l'invisible,
ne me rendra invincible.
dans ma conscience,
voir le fil,
imperceptible mais si subtil,
celui de la vie et de la mort
et à tout moment ni à tort
dans tout ce fracas
entendre sonner le glas.
mais la pluie cessa,
le vent se calma et m'enlaça.
loin au fond de moi,
loin de mon corps glacé
un baisé aux divinités
pour la protection qu'elles m'ont apportée.